La nouvelle a frappé fort jeudi dernier lorsque le réputé journaliste Mike Ozanian a publié un article révélateur concernant l'achat des Coyotes de Phoenix par un groupe d'acheteurs dépareillés connus sous le nom de Renaissance Sports & Entertainment (RSE) formé récemment au Delaware dans le but unique d'acheter la franchise de hockey. Évidemment, l'article a soulevé l'ire des partisans des Coyotes en raison de sa teneur controversée détaillant l'offre d'achat de Renaissance et de son principal investisseur George Gosbee.
Comme vous le savez, le prix d'achat de l'équipe est toujours de 170 millions de $. Le problème est que la mise de fonds de RSE n'est que de 45 millions de $ (ou 26 % du prix total), comprenant un prêt de 120 millions de $ de Fortress Investment Group (que les contribuables rembourseraient au moyen des frais de gestion de l'aréna que Glendale verserait à RSE pour exploiter l'aréna), et d'un prêt de 85 millions de $ de la LNH.
80 millions de $ de cette mise en capital totale seraient utilisés comme fonds de roulement, ce qui fait que RSE n'aurait pas besoin de capital appelé au cours des cinq premières années d'exploitation de la franchise. De plus, la LNH promet aux nouveaux propriétaires qu'ils obtiendraient le montant maximal permis par le système de partage des revenus de la LNH. Cette dernière promesse ne fait sûrement pas l'affaire de bon nombre de propriétaires d'équipes qui évoluent dans d'autres petits marchés, notamment Nashville, Columbus, Miami et Tampa Bay, qui comptent sur le partage des revenus pour minimiser les pertes financières.
Cette entente est structurée de la même façon que celle de Greg Jamison, qui malgré un paiement de 308 millions de $ sur 20 ans de la Ville de Glendale n'a pas réussi à amasser les fonds nécessaires pour acheter les Coyotes après plus d'un an de négociation. Le principal investisseur de RSE n'investirait que 10 millions de $ de sa propre poche, qui n'est pas très profonde... En conséquence, RSE ne sera pas en mesure de conclure l'entente sans d'énormes frais de gestion versés par Glendale sur une longue période. Anthony LeBlanc, un des quatre investisseurs de RSE, a d'ailleurs indiqué plutôt cet hiver que son groupe recherchait le même genre d'entente que Greg Jamison, soit un montant annuel de 15 millions de $ pour gérer le Jobing.com.
Ce montant de gestion s'avère être le sable dans l'engrenage de cette entente, car la Ville de Glendale a affecté seulement 6 millions de $ à la gestion de l'aréna et pas un sou de plus. L'écart entre les deux montants est donc de 9 millions de $, ce qui n'est pas du « petit change ». Sans ces précieux sous, RSE ne sera jamais capable d'exploiter l'aréna et de rembourser le prêt auprès de Fortress, qui entraînera des intérêts de 10 M $ la première année. Bettman sait très bien que si la ville refuse de verser ce montant, il pourra blâmer Glendale pour l'échec de cette entente!
Or, Glendale, qui vient de conclure un appel d'offres le 31 mai 2013 pour gérer l'aréna Jobing.com compte bien payer seulement ce montant et non le double comme l'ancien conseil municipal était prêt à le faire. Le nouveau conseil municipal qui n'est d'ailleurs plus pro-Coyotes, discutera de la gestion de l'aréna lors de la prochaine réunion municipale qui aura lieu demain. Beacon Sports et la ville examineront les soumissions du 1er au 10 juin avant de choisir les meilleurs candidats pour la prochaine étape qui consistera à faire des présentations officielles au personnel de Glendale.
Gary Bettman et la LNH attendent donc des nouvelles du nouveau maire Jerry Weiers à savoir si la ville est prête à s'entendre avec Renaissance. Le problème pour notre cher commissaire est que l'appel d'offres lui met le bâton dans les roues, car Weiers veut vraiment examiner la meilleure offre pour gérer l'aréna avant de négocier quoi que ce soit avec les mendiants de RSE. On s'attend d'ailleurs à ce que plusieurs gestionnaires d'amphithéâtres aient présenté une soumission égale ou inférieure aux 6 millions de $ visés pour gérer cette installation qui est située dans un très grand marché à quelques minutes de Phoenix. De surcroît, RSE ne possède AUCUNE EXPÉRIENCE DE GESTION D'ARÉNA, alors la ville de Glendale est certaine d'en avoir beaucoup plus pour son argent avec un gestionnaire d'expérience.
La LNH a fait un travail putride pour attirer des événements au Jobing.com ce qui a coûté cher à Glendale et celle-ci ne veut pas revivre une autre saison de hockey avec seulement 41 dates réservées pendant l'année. Un gestionnaire chevronné sera en mesure d'attirer plus 100 événements à l'aréna, événements qui bien souvent rapporteront beaucoup de revenus à la ville qu'une partie des Coyotes, dont le prix moyen du billet tourne autour de 35 $.
Dans l'éventualité où Glendale choisissait un gestionnaire autre que RSE, ce qui est pratiquement certain, Gosbee et cie. devront louer l'aréna pour y faire jouer les Coyotes, et ce, sans aucune subvention démesurée de la part de Glendale. Une faillite assurée après quelques années malgré le prêt généreux de la LNH.
Contrairement à ce que la plupart des médias traditionnels ont rapporté comme une vente presque finalisée, attendez-vous à ce que Glendale dise à Gosbee et à Bettman d'aller se faire voir et tourne la page sur cette saga qui a mené cette petite ville du désert au bord de la faillite.
Les Coyotes n'ayant plus de bail pour jouer au Jobing.com vont donc se retrouver sans domicile fixe pour la saison 2013-2014... Que fera Gary? Va-t-il décider de faire jouer son bijou dans le désert d'Arizona en se servant de palmiers comme poteaux des buts? Ou va-t-il passer au plan B qui inclut le déménagement de la franchise à Québec, seul endroit qui peut présentement accueillir une franchise de la LNH en détresse malgré ce qu'en croit Renaud « Seattle » Lavoie de RDS?
Le temps presse Gary, et il va falloir que tu prennes rapidement une décision sur l'avenir des Coyotes, car tu t'es peinturé dans le coin dans toute cette histoire et la seule façon de t'en sortir est d'appeler Pierre-Karl Péladeau pour qu'il te tende la main et te sorte du pétrin... Les prochains jours seront critiques, alors restez à l'écoute de Zone Nordiques, l'endroit où obtenir vos nouvelles sur les Coyotes et les Nordiques!
Suivez-moi sur Twitter à @FredPoulin98 ou venez me parler dans le salon de clavardage, je suis Slasher98.
Commentaires
Tout est illogique dans cette saga, à commencer par Glendale qui ne peut plus se permettre une franchise de la LNH...
Je l'ai mentionné dans certaines de mes chroniques ...
Bravo!!
Très bon travail!