Dans un scénario digne d'Hollywood, la Ville de Glendale a mis fin à l'entente qui la liait avec les Coyotes de l'Arizona et Ice Arizona hier soir au conseil municipal de Glendale.
Depuis l'été de 2013, la ville subventionne la franchise de la LNH à coups de 15 millions par année afin qu'elle demeure dans le désert.
Le pacte de quinze ans, qui contenait une clause échappatoire après cinq ans pour les propriétaires s'ils devaient perdre un total de 50 M$, a été annulé à la suite de la motion qui a été adoptée par les sept conseillers municipaux qui ont voté à cinq contre deux dans le but de mettre un terme à l'entente.
La ville a demandé à maintes reprises aux propriétaires de l'équipe de renégocier cette entente non viable à long terme afin d'obtenir de meilleures modalités que celles incluses dans l'entente originale, mais George Gosbee et Anthony Leblanc ont refusé tout compromis.
Tom Duensing, directeur municipal adjoint par intérim, a établi les pertes de la ville à environ 8,7 M$ pour cette année, car Ice Arizona n'a pas généré autant de revenus que prévu dans le contrat signé entre les deux parties.
La ville a utilisé à son avantage la loi de l'État d'Arizona 38-511 pour briser l'entente en prétendant que l'ancien employé de la ville, Craig Tindall, avait démissioné de son poste à la ville pour accepter un emploi plus tard avec Ice Arizona, ce qui constitue une violation claire de la loi. L'ancienne employée de la ville, Julie Frisoni, pourrait aussi être en conflit d'intérêts.
Un contrat peut être résilié jusqu'à trois ans après sa signature si l'un des négociateurs d'une entité publique décide d'aller travailler pour l'autre partie. En outre, Tindall a démissionné le 1er avril 2013, mais il a accepté une indemnité de départ de six mois de la ville jusqu'au 1er octobre 2013. Entretemps, il a été embauché par Ice Arizona le 20 août 2013 comme avocat général.
On voit très bien qu'il s'agit d'un conflit d'intérêts et qu'Ice Arizona a effectivement violé l'entente avec la ville qui contient d'ailleurs une clause à cet effet. L'ancien conseillère municipale Joyce Clark a d'ailleurs publié certains courriels révélateurs sur son site Web.
Interrogé par Scott Oake pendant la finale de la Coupe Stanley à la CBC, le commissaire de la LNH Gary Bettman a déclaré : « Je ne m'en fais pas pour les Coyotes. Si je vivais à Glendale, je m'en ferais à propos de mon gouvernement. » Bettman semblait très irrité par ce revirement de situation imprévu et il n'est certainement pas content de la tournure des événements dans le désert.
De son côté, Nick Woods, l'avocat de l'équipe, n'a pas attendu pour répliquer et lancer une menace de poursuite de 200 M$ pour rupture de contrat et dommages-intérêts à l'endroit de la Ville de Glendale.
Ice Arizona pourrait aussi décider de demander une injonction à un juge afin de pouvoir utiliser l'Aréna Gila River pour y jouer l'an prochain, sans toutefois bénéficier de l'alléchante subvention de 15 M$ de la ville.
Ce qui est certain, c'est que la relation entre les deux parties est entachée à jamais et que, peu importe ce qui suivra, le hockey n'en a plus pour longtemps dans le désert de l'Arizona.
Faite à noter : le nouveau propriétaire des Coyotes, Andrew Barroway, n'était même pas présent.
Dans l'éventualité où la LNH et Ice Arizona décidaient de quitter la région de Phoenix et de vendre la concession moribonde, il n'existe pas une multitude d'options.
Même si les médias de masse, surtout au Québec, continuent de mentionner Seattle comme destination de choix pour un déménagement rapide, la ville ne dispose pas d'un édifice viable pour accueillir une franchise de la LNH. Elle ne dispose pas non plus de l'infrastructure administrative (marketing, billetterie, administration, etc.) pour se préparer à temps pour la saison 2015-2016. Enfin, même si certains noms ont été mentionnés comme acheteurs potentiels, personne n'est prêt à l'heure actuelle à ouvrir les cordons de la bourse pour acheter une équipe de la LNH à gros prix.
Évidemment, s'il fallait croire les André Richelieu de ce monde, Québec n'est pas une option pour la LNH même si elle possède tous les atouts nécessaires pour accueillir une franchise en détresse.
Elliotte Friedman et d'autres experts de la LNH parlent même que les Coyotes pourraient jouer dans le même aréna que les Suns de Phoenix de la NBA temporairement. Sans subvention de 15 M$/année, je ne vois pas comment cette démarche pourrait s'avérer rentable pour Ice Arizona...
Finalement, le Centre Vidéotron ouvrira officiellement ses portes en septembre 2015, Quebecor possède l'argent et l'intérêt nécessaires pour acquérir les Coyotes, et l'achat des Remparts de Québec il y a quelques mois lui a permis de faire l'acquisition de l'infrastructure nécessaire pour vendre des billets, faire de la promotion et administrer le nouvel aréna, le cas échéant.
Même s'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, les Coyotes de l'Arizona n'ont jamais été aussi près de partir et conclure le dernier chapitre de cette saga sans fin.
Restez à l'écoute!
Commentaires
La saga tire à sa fin, restons à l'affût! Très beau résumé de la situation Fred!!