Nous sommes arrivés dans la période des espoirs, des rumeurs et des spéculations, la période où, s’il y a quelque chose qui doit se produire, se produira.  Nous la connaissons plutôt bien cette période, elle revient à chaque année en même temps que le printemps s’installe et qu’on commence à croire que peut-être la verdure aura à nouveau raison de la grisaille hivernale, que la saison de la LNH tire à sa fin pour faire place aux séries éliminatoires et, surtout, à la période des grandes annonces;  expansion, relocalisation, établissement du plafond salariale, repêchage (repêchage d’expansion pour cette année)…À chaque année sur la zone, depuis des lunes, on tente de prévoir la date à laquelle Gary Bettman, flanqué de Pierre Dion (ou PKP) et Bill Daly, derrière un lutrin arborant un logo de la LNH, annoncera le retour des nordiques.  Immédiatement à la conclusion de la saison ? Après la première ronde ? Entre la 2^e et la 3^e ? Avant le repêchage ?  Malheureusement pour nous cette période rime avec déception, frustration et incompréhension. Encore cette année, le spectre du néant plane encore au-dessus de nos têtes, la morosité nous espionne, elle se cache discrètement, nous attise avec de faux espoirs pour nous garder bien gras et elle frappe soudainement, comme une grippe d’homme à laquelle il n’existe aucun vaccin.  Après la posologie de houblon, le cynisme occupe toute la place jusqu’au printemps prochain ; c’est le cycle d’un fan des nordiques.

                C’est pour ces raisons que plusieurs sur la zone ont affirmé que ce serait leur dernière saison printanière où ils se permettront encore d’espérer ; si rien ne se passe cette année de positif en vue de la prochaine campagne, ils décrocheront. Certains ont déjà décroché. Je comprends parfaitement leur réaction, leur dégoût et cette sorte d’épuisement qu’on finit par ressentir à force de tourner en rond comme un fauve dans une cage qui attend son gigot.  j’y pense moi-même parfois, après tout, en quoi ma vie changerait si Québec avait à nouveau un club qui la représenterait aux quatre coins de l’Amérique du nord, ou pas ?

                Imaginez un très grand lac, vraiment énorme et qu’il a une forme parfaitement circulaire.  Un jour, un groupe de personnes décida de partir à pieds dans le but d’y faire le tour. Nos piétons sont donc partis confiants de réaliser le tour de ce merveilleux lac et ce, sous un soleil radiant, presque caustique.  En cours de route, il y a eu des embûches, du mauvais temps, ok des tempêtes mêmes et plusieurs obstacles à franchir.  De sorte qu’aujourd’hui nous sommes éreintés, à bout de souffle et franchement, las. Dites-vous que nous avons marché au moins la moitié du lac, donc à quoi bon abandonner puisque de toute façon il reste la même distance à parcourir ?

                Mes amis, complétons le tour du lac!

(en autant qu’on le complète cette année!)

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