Si l'ouverture officielle du nouvel amphithéâtre de Québec devait avoir lieu sans équipe de la ligue nationale de hockey, le dossier du retour des Nordiques pourrait bien devenir le plus déplaisant des «　running gag　» de l'ère «　Régis Labeaume　». Un véritable festin pour nos médias biaisés, tout particulièrement celui de la radio.

Tous n'ont pas à être d'accord à propos de l'investissement de fonds publics pour la construction du nouvel édifice multifonctionnel mais il n'en demeure pas moins que l'érection de ce bâtiment était souhaitable, sinon indispensable. Aucune capitale moderne ne peut véritablement prétendre en être une sans un catalyseur événementiel de cette importance. Affirmer aujourd'hui que le vieux Colisée est encore tout à fait indiqué relève tout simplement de la mauvaise foi et de la propagande partisane. Les sommes sont engagées, les échéances sont respectées, le budget est contrôlé mais il se trouve quand même plusieurs grands «　as　» du micro prêts à remettre en cause n'importe quoi afin de mal faire paraître le maire de Québec. Qui parle du très douteux dossier de l'amphithéâtre à Laval? Combien des ces champions polémistes seraient aujourd'hui les promoteurs acharnés d'un nouveau Colisée et du retour des Nordiques si l'administration Labeaume et le gouvernement Charest n'avaient pas pu s'entendre?

Tous! la réponse c'est tous. Parce que ça aurait été facile, parce que ça aurait été payant. Une majorité veut le retour des Nordiques et le prix à payer était celui de l'amphithéâtre. Les gens de Québec ont choisi de s'acquitter de cette facture et rien ne soulève plus les passions que le retour d'une équipe professionnelle de hockey. Être passionné c'est être émotif. Malheureusement, plusieurs (beaucoup trop) de nos artisans préfèrent encore soulever des doutes, minimiser les possibilités, repousser les délais et faire la promotion des autres villes compétitrices (si elles existent vraiment). Un éléphant blanc, c'est le fantasme de plusieurs animateurs de la radio de Québec. Un éléphant blanc ça fait peur. Faire peur c'est bien plus payant que faire rêver.

Sur le dos de cet éléphant il y a　: Stéphane Dupont, Dominic Maurais, Stéphanne Gasse, Jeff Fillion et quelques autres. Bien sûr d'un côté de la bouche ils diront ceci: je veux les Nordiques, mais ils diront cela de l'autre: mais à quel prix? C'est un peu facile. Un amphithéâtre difficile à rentabiliser serait une occasion inespérée de faire mal paraître Régis Labeaume. Faire mal paraître Régis, c'est amusant?  Seulement, je trouve la recette　: «　quand c'est populaire on varge dessus...　» quelque peu dépassée. Et que dire de celle-là　: «　Régis c'est l'amphithéâtre, l'amphithéâtre c'est les Nordiques, plantons les Nordiques!　». Bien entendu, chacun de ces animateurs possède des qualités que je respecte et je suis même auditeur. Dupont est un conteur hors-pair, Maurais un journaliste coriace (parfois même très drôle), Gasse possède de nombreuses connaissances et Fillion a presque inventé à lui seul la radio-parlée. Par contre, je ne comprends pas pourquoi ils s'acharnent autant sur le dossier qui nous intéresse ici.

Bien sûr, ils diront qu'ils ont raison. C'est ça le pouvoir du micro.

La construction achève déjà et dans une année et demie à peine ouvriront les portes de notre nouveau temple. C'est inévitable. Un doute important subsiste par-contre dans la population　: les Nordiques seront-ils de retour à temps?  Seront-ils de retour un jour? Ce questionnement est légitime, même si la réponse est oui. Pour beaucoup les âneries colportées par certains de nos médias sont la vérité (comme les Coyotes à Seattle l'an passé alors qu'aujourd'hui encore la première pelletée de terre est un mythe). Ce doute fait mal, il nourrit les mauvaises langues et attise les désirs malicieux de ceux qui cherchent à provoquer à tout prix.  Au delà de 2015, seuil psychologique d'un retour annoncé, le dossier des Nordiques risque de devenir une véritable blague.

Heureusement, certains animateurs comme Gilles Parent encouragent les gens à y croire. On ne parle pas ici d'aimer ou non ce qu'il fait mais d'apprécier le ton qu'il utilise face à l'espoir tout à fait justifié d'un retour. Son analyse du dossier est positive.  D'autres, comme Sylvain Bouchard (qui semble avoir perdu un peu la foi), pataugent entre deux rives sans nécessairement verser dans le négativisme de mauvais goût. Pourtant, ses relations avec le maire ne sont pas au beau fixe depuis un moment. Voilà une preuve de bon sens et je le respecte beaucoup pour ça. D'ailleurs, il faut reconnaître que Sylvain Bouchard a été le premier (bien avant tout le monde à la radio) à promouvoir face contre-vent la construction d'un nouveau Colisée.  Le «　valideur　»? Faudrait peut-être revoir le concept. Certaines de ses informations sont partiellement erronées  ou dépassées. Ce n'est pas parce que Bill Daly confirme ou infirme que c'est vrai. Au contraire, Bettman et son bras droit sont possiblement les plus chevronnés de tous les confectionneurs de demi-vérités (voir Atlanta).

Le retour des Nordiques sera profitable à tous les médias. Pourquoi ne pas en faire la promotion, pourquoi ne pas en faire une fierté? Parce qu'au bout du compte, les mauvaises langues seront les premiers à réclamer des billets gratuits pour assister aux matchs.

Go Nordiques Go!!!

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