Albert est un très grand journaliste sportif qui a toujours su être à la hauteur des attentes de ses lecteurs. Son bon travail, sa détemination ainsi que l'attention particulière portée à son public, ont fait de lui un journaliste très aimé et apprécié de tous.
Déjà à l'âge de 13-14 ans, il rêvait de faire carrière dans le monde du journalisme. Étant étudiant au Collège Laval, il s'impliquait beaucoup dans la radio étudiante et le journal de l'école. À sa sortie du collège, il avait le projet de poursuivre ses études à l'université, mais finalement il s'est trouvé un emploi à la station de radio CKJL de St-Jérôme. Une station où plusieurs ont fait carrière d'ailleurs, et qui appartenait à Jean Lalonde, le père de Pierre Lalonde. Il a fait partie de l'équipe environ trois mois, pour ensuite se diriger vers le Courrier Laval, un hebdo où ils publiaient trois fois par semaine. C'est à ce moment que sa carrière a vraiment débuté. Il y a travaillé pendant un an, jusqu'à ce que je journal décide de faire des mises à pied car ils revenaient à leur première formule, celle de publier une seule fois par semaine. Suite à cela, il a appliqué au journal Montréal-Matin, un quotidien très important qui était à l'époque le journal principal de Montréal. Il est entré en poste le 25 décembre 1973 à 16 hreures. <> m'a-t-il dit. Malheureusement, le 28 décembre 1978, après cinq ans de travail, il a dû faire face à la fermeture de ce journal qui publiait depuis de nombreuses années.
Suite à cette fermeture, il n'a pas trouvé d'emploi tout de suite, mais quelques temps après, il fut engagé par un gros bureau de relations publiques, c'est-à-dire le groupe Houston, du début janvier 1979 au mois d'août 1979.
Finalement, il fut approché par le Journal de Québec, car les Nordiques arrivaient et le journal voulait un jeune journaliste avec de l'expérience dans la LNH, ce qu'il avait été chercher en travaillant trois ans au Montréal-Matin à la couverture du Canadien de Montréal. Ses fonctions étaient de faire équipe avec Claude Cadorette qui était déjà en poste à ce moment. Donc, il est entré au journal, mais avec l'intention de retourner vivre à Montréal le plus rapidement possible. Par contre, il s'est présenté deux occasions et il a refusé les deux occasions. À partir de là, il est toujours demeuré à Québec pour y faire une carrière permanente. Il a eu quelques collaborations de radio, mais son principal employeur était le Journal de Québec. Il a couvert les Nordiques du premier camp d'entraînement jusqu'à la défaite en séries contre les Rangers de New York.
Juste une petite parenthèse que j'ai trouvé intéressante, au début, Albert voulait être caméraman, et par la suite faire de la radio et de la télévision. Son père était plus ou moins d'accord, il lui disait:"ça ne marchera pas, c'est des jobs de vedette, ça va faire un temps et après tu ne sauras plus quoi faire de ta vie, tu vas avoir perdu du temps". De son côté, Albert lui disait :"papa, c'est parce que tu ne comprends pas". Pour Albert, c'était possible de faire ce métier sans tomber dans le vedetariat. Il aimait l'écrit, mais ce n'était pas son premier choix. Il s'inspirait à ce moment de journalistes tels que Michel Desrochers (malheureusement décédé) et Jacques Beauchamp du journal de Montréal. À 12-13 il regardait beaucoup la télévision, étant Montréalais, il allait à sept émissions de Montréal dont "le Capitaine Bonhomme", "Adam ou Ève" de Jeannette Bertrand et plus tard adolescent, c'était des émissions telles que "Jeunesse d'aujourd'hui" et "Jeunesse oblige".
Finalement, ce qui l'a amené à devenir journaliste, c'est l'amour du métier, son tout premier choix de carrière. Par contre, c'est l'écrit qui est venu le chercher, il a écrit toute sa vie et encore aujourd'hui ça continue et pour lui c'est 40 belles années jusqu'à présent.
Je lui ai demandé comment il voyait le journalisme d'hier comparativement à celui d'aujourd'hui.
Personnellement, il trouve cela très différent. Dans le passé, la nouvelle était recherchée, vérifiée et contre-vérifiée. Les gens lisaient les journaux ou écoutaient la radio. C'était les principales sources d'information.
Exemple: Pour suivre une partie de hockey, les gens attendaient le journal du lendemain matin car il n'y avait pas de chaînes de télévision comme RDS et TVA sports, il n'y avait pas non plus de nouvelles continues comme LCN et RDI.
Le journal était important car les commentaires de l'entraîneur, des joueurs et les descriptions des parties étaient dans les journaux. Le journal était la force, la télévision était un complément, mais la radio était beaucoup écoutée par les gens. Par contre aujourd'hui, avec la venue des réseaux sociaux, les sites internet, le niveau d'information est très vaste, et ce qui est le plus déplorable, c'est que souvent on retrouve des nouvelles qui ne sont pas totalement fondées. C'est beaucoup plus facile d'écrire quelque chose le matin, et de nier ou changer la version en cours de journée. Contrairement aux journaux, lorsqu'une nouvelle est écrite et imprimée, s'il y a erreur, on ne peut plus la changer et on la traîne longtemps. Mais, il m'a aussi avoué que s'il ferait du journalisme aujourd'hui, il serait bien content de consulter des sites au lieu de fouiller dans des livres ou d'appeler quelqu'un pour avoir une information. Selon ses dire, tout n'est pas mauvais, mais avec toute cette technologie il y a encore une période d'adaptation à faire et elle va se faire au fil des ans.
Meilleurs moments de sa carrière:
Il en a eu énormément en 40 ans. L'obtention de sa carte d'identité professionnelle, tout ce tout ce qui est relié aux Nordiques, l'arrivée des Stastny car pour chacun ce fut un évènement marquant.
En décembre 1978, il s'est rendu en Nouvelle-Orléans couvrir le combat entre Leon Spinks et Mohammed Ali. C'est un très bon souvenir aussi, assister au combat avec une panoplie de grandes vedettes comme John Travolta, Jackie Kennedy etc... ce fut un évènement très grandiose.
Quand le journal lui a demandé d'aller couvrir le 100 ième anniversaire d'Harley Davidson à Milwaukee, il est parti en moto avec Harley Davidson Canada fêter l'évènement, écrire des chroniques chaque jour.
Même s'il n'est pas un grand amateur des jeux Olympiques, ceux de Montréal, Turin, Athènes et Salt Lake City demeurent de belles expériences.
Les super bowl.
Tout ce qui touche à la boxe, un sport qu'il adore énormément. Si on parle du combat Lucian Bute et Jean Pascal, ainsi que celui au state olympique de Sugar Ray Leonard et Roberto Durant.
À Québec, dans le câdre du hockey, Rendez-Vous 87, ce fut pour lui un gros évènement, non seulement pour ce qui s'est passé à Québec, mais aussi d'être allé passer une semaine à Moscou pour préparer des cahiers spéciaux en fonction de l'évènement.
Et bien d'autres...
Confrères ou journalistes qui l'ont vraiment marqué:
Jacques Beauchamp du journal de Montréal, à Québec Claude Bédard et Claude Larochelle, Clément Brown chroniqueur politique, pour sa façon d'écrire et non pour la politique , Pierre Foglia à la Presse, Pierre Gobeil, Bertrand Raymond et Réjean Tremblay. Tous des gens très inspirants.
Couverture des Nordiques:
Comme je le mentionnais plus haut, le Journal de Québec est allé le chercher pour faire la couverture des Nordiques avec Claude Cadorette qui lui était déjà en poste. À l'époque le hockey était couvert par un seul homme, par la suite, ils ont décidé d'engager deux chroniqueurs car les matchs, les déplacements etc... c'était trop pour une seule personne.
Mauvais moments avec les Nordiques:
L'échange de Peter Stastny, ce fut quelque chose de très difficile à prendre et très pénible. Peter ne voulait vraiment pas quitter Québec, mais il devait le faire, la transaction s'est fait avec des retard dans les fax, il pensait que ce n'était pas fait, de le voir pleurer à chaudes larmes fut quelque chose de très marquant et difficile pour Albert.
Le départ de Dale Hunter, une transaction qui a fait mal à l'équipe, Maurice Fillion n'y croyait plus parce que Dale s'était blessé très gravement et il pensait qu'il ne redeviendrait jamais le joueur d'avant la blessure. Mais après l'échange, Hunter a fait 12 bonnes années à Washington et a terminé sa carrière au Colorado. "C'est l'âme de l'équipe qui s'est envolé à ce moment."
Il y a eu aussi le départ de David Shaw, sa femme et lui ne s'y attendaient vraiment pas, d'ailleurs personne ne s'y en attendait. Ces gens aimaient et étaient bien à Québec, ils ne voulaient pas partir non plus.
Les années de "vache maigre" qui ont duré cinq ans.
La saga de Lindros:
Tous les joueurs qui ont tourné le dos aux Nordiques parce que Québec était une ville francophone, parce qu'il y avait un hiver.
Bons moments avec les Nordiques:
Il y en a eu énormément, comme l'arrivée des frères Stastny, la rivalité Québec-Montréal: tous les matchs de cette rivalité, les années où les Nordiques ont gagné les séries éliminatoires au Forum et à Québec, le but de Peter Stastny en prolongation au 7 ième match éliminant le Canadien en 1985, celui de Dale Hunter qui a aussi éliminé le CH en prolongation en 1982.
Les matchs à Los Angels sont aussi de très bons souvenirs, (d'ailleurs, personnellement je l'ai vraiment trouvé très drôle celle là) car à la grosse époque des Nordiques, il y avait qu'une seule ville au soleil et s'était Los Angels. À chaque voyage dans cette ville, c'était comme les vacances ou presque, en ce sens que les joueurs et les jounalistes adoraient y aller, car l'organisation des Nordiques s'arrangeait pour que ces derniers y passent trois jours. Soit avant ou après le match à jouer. Ça mettait un petit brake dans la saison et le message était clair, les joueurs devaient gagner le match pour avoir cette même faveur au voyage suivant là-bas. Souvent, ils n'avaient même pas de pratique, c'était le congé total. Les gars travaillaient pour gagner le match. Pendant ces trois jours, ils profitaient de la piscine, de la restauration ... Il y avait toujours des joueurs qui s'occupaient de voler un gros chariot qui servait aux femmes de ménage, ils y mettaient de l'eau, de la glace et le remplissaient de bière, pour ensuite l'apporter au bord de la piscine. C'était une journée très relaxe pour tout le monde. Il pouvait y avoir 20 joueurs et 7 journalistes qui passaient la journée au bord de la piscine. Ils allaient aussi visiter la ville, Disney World et les studio d'Hollywood. Même les journalistes faisaient leur travail très tôt le matin et c'était le party pour le reste de la journée. À un moment donné, ce fut moins drôle, ils ont perdu le match et le voyage d'après fut très court. D'ailleurs, il y avait plusieurs équipes qui faisaient la même chose. Quand les adversaires arrivaient au match du soir avec des coups de soleil, tous savaient ce qu'ils avaient fait de leur journée.
Des joueurs des Nordiques marquants:
Les frères Stastny, Dale Hunter, Michel Goulet, Joe Sakic, Daniel Bouchard, Clint Malarchuk et Steven Finn, Randy Moller. Sans oublier l'époque des années avec Blake Wesley. En général, il s'entendait bien avec tous les joueurs, sauf un avec qui il ne s'est jamais entendu, c'est Paul Gillis. Selon ses propos, il y a eu un bon groupe de joueurs à Québec, et en général, les joueurs de hockey sont plus facile d'approche comparer à d'autres sports comme le football et le baseball.
Villes qu'il a aimé le plus ou le moins travailler:
Los Angels, Boston, New York, très aimées.
Pittsburg pour le travail c'est fort agréable mais pas pour des vacances. Vancouver qui pour lui est la plus belle ville du Canada, ensuite, Chicago, Calgary,
Montréal à cause de la rivalité.
Il y a aussi des villes "plates" m'a-t-il dit, Hartford, Buffalo, Winnipeg.
Washington est pour lui une ville fantastique mais ils restaient en banlieu à Greenberg loin de tout car jamais personne ne leur avait mentionné qu'il y avait une station de métro tout près qui pouvait les amener à Washington. Ils ont donc passé toutes ces années à demeurer à l'hotel à ne rien faire. Sinon, Washington aurait été une ville fantastique.
Détroit était moche, car s'était extrêmement dangeureux. Ils devaient rester à l'hotel et dans les coins de restauration. Impossible de faire ce qu'ils voulaient.
Les autres villes comme St-Louis, Dallas et Toronto s'était bien correct, sans rien de plus.
Après le départ des Nordiques, Albert a passé environ trois mois au Colorado avec l'Avalanche. Il a été présent pour plusieurs matchs et toutes les séries éliminatoires. Par la suite, ce fut l'expérience de la ligue internationale qu'il a trouvé un peu "broche à foin" mais il a bien aimé quand même. Il y avait des belles villes à visiter, et un contact différent avec les athlètes. Et finalement il s'est lancé dans une carrière d'éditorialiste.
En terminant, nous savons tous que Albert a appris la malheureuse nouvelle concernant sa santé le 12 août dernier. Malgré tout, il a gardé un sens de l'humour, sa détermination, son courage, la façon dont il côtoie toujours ses lecteurs, son public, la façon dont il parle si ouvertement de sa maladie sans oublier qu'il a écrit un livre à ce sujet, et que son livre est 8 ième meilleure vendeur au niveau provincial et en rupture de stock, il est déjà en 2 ième impression. Tout cela vient s'ajouter à toutes ses qualités qu'il possède déjà.
Personnellement, je tiens à remercier Albert de m'avoir accordé cette entrevue, ce fut un moment très agréable que j'ai beaucoup apprécié.
Commentaires
Bonne soirée!